Quel est le sens de la vie ?

Quel est le sens de la vie ?

Quel est le sens de la vie ?

La vie n’a aucun sens. Elle est, simplement.

Le vent qui souffle a-t-il une signification ? La neige qui tombe en haut des montagnes, fond et s’écoule en ruisseaux, qui deviennent des rivières, qui rejoignent les fleuves et se jettent dans l’océan. Tout cela a-t-il une signification ? Absolument pas. Ce ne sont que des phénomènes régis par des lois physiques. Les paysages sur Terre ne sont que le reflet de cette physique. Et seule la vie qui a su tirer parti de cette physique a pu se développer durablement sur Terre.

La vie n’a aucun sens.

Tu manges lorsque tu as faim et tu dors lorsque tu as sommeil. Il n’y a aucune signification derrière cela. Il n’y a qu’à composer avec cette vie qui survient, pour aucune raison.

Tout est convention. 99.999% des choses que nous faisons, croyons véritables, justes ou mauvaises sont le produit des conventions sociales et de 200,000 années de biologie évolutionniste. Nous choisissons (inconsciemment par défaut) d’accorder de l’importance, un sens et des conséquences aux choses. Rien n’a de fondement dans un Absolu.

Il est dangeureux de prêter une intention à cette vie. Beaucoup cherchent le sens de la vie, ou pensent en avoir trouvé le sens et cherchent à l’atteindre. Le but de la vie serait “d’être heureux” par exemple. L’ennui avec cette attitude, c’est qu’elle te projette dans une position de chercheur et donc d’être incomplet.

→ Si la vie a un but et que je ne le connais pas, je ne peux être satisfait.

→ Si le sens de la vie est d’être heureux, et que je constate que je ne le suis pas tout le temps, alors il me manque quelque chose que je dois trouver.

Ce qui est pernicieux car puisqu’il n’y a aucun sens, aucun but, le chercheur ne trouvera jamais. Ce processus de quête de complétude sans fin ne mène donc qu’à l’anxiété.

Alors que faire ?

Cette conscience de l’absence de sens est le point de départ duquel peuvent découler deux comportements : le nihilisme et le renoncement dans l’action.

Le nihilisme, c’est renoncer à agir.

Le renoncement dans l’action, c’est agir en acceptant que la conséquence de l’action ne nous appartient pas, nous dépasse, et n’a pas d’importance au-delà de celle qu’on lui attribue arbitrairement.

Aucune des deux voies n’est fondamentalement bonne ou mauvaise. Ceci dit, il me paraît peu probable qu’un humain puisse être nihiliste et en paix. En effet, le nihilisme induit souvent un désespoir, donc de l’agitation mentale, i.e. de la souffrance.

Si rien n’a de but, pourquoi quelqu’un chercherait-il à atteindre le succès et les plus hauts sommets de la maîtrise d’un art ?

Parce qu’il aime cela. Parce qu’il est doué et qu’il aime se perfectionner. Parce que lorsqu’il s’y dévoue, il se sent transcendé, plus grand que lui-même. Il n’y a rien d’intrinsèquement bon ou mauvais à cela. Personne ne doit se sentir obligé d’en faire autant s’il ne ressent pas un profond épanouissement dans l’action, indépendamment du résultat qu’elle produit.

Un enfant (avant “l’âge de raison”,  qui est l’âge à partir duquel le mental se développe et prend le contrôle de nos vies) n’est rien sinon la pure expression de la vitalité. À part lorsqu’il a faim, sommeil ou est frustré, un enfant est joyeux et en paix. Lorsqu’un enfant court, ce n’est pas pour arriver à une destination. Lorsqu’il joue, cela ne sert aucun but. L’enfant incarne la présence et donc le renoncement dans l’action.

L’enfant exerce le pur potentiel de la vie.

e.